RSE sans RH, mission impossible !

C'est du moins la conclusion d'un très beau colloque organisé mardi après midi à l'espace du Centenaire de la RATP par les étudiant(e)s des Master 2 RH de l'IGS.

Au fil des tables rondes, des vidéos et des enquêtes, il apparaissait que non seulement la fonction RH était le mobilisateur indispensable de la RSE, mais en allant plus loin, certainement la RSE était l'avenir de la fonction RH;

J'ai suffisamment pesté contre la frilosité des DRH se s'approprier le sujet au moment de son apparition dans les entreprises...(la tête sous l'eau n'est jamais une excuse valable) pour ne pas revenir sur le sujet. En revanche, je tire quelques conclusions personnelles de cet après midi : 

- attention à ne pas vouloir prioriser les sujets : la fonction RH doit développer un esprit RSE, des attitudes RSE sans se poser la question de savoir si, cette année, on va s'occuper du handicap, des femmes, des seniors... C'est l'ensemble de l'esprit d'exclusion qu'il faut éradiquer.

- attention à avoir un discours audible par l'ensemble des parties prenantes (quantifier pour les DAF et actionnaires, tactique pour les territoires, co-constructif pour les partenaires sociaux...)

- attention à ne pas confondre le fond et l'outil. Les applications de type start-up, les "games" ne sont pas la panacée... 

- La communication n'est pas le Graal. Oui il faut faire savoir, oui il faut mobiliser, mais sur des enjeux qui reposent sur de véritables valeurs, et ces valeurs représentent une véritable "valeur " ajoutée pour l'entreprise. *- Oui, le DRH est en mesure d'être un fer de lance pour que la RSE soit pris en compte dans la vision stratégique de l'entreprise. Ce qui suppose l'établissement d'objectifs RSE pour l'ensemble des managers avec une importance égale aux objectifs de performance.

Et puis, comme il me semblait qu'en 3 heures il n'avait pas été cité une seule fois le mot "organisation syndicale" et que comme oubli significatif de la part d'une fonction RH ça me semblait un peu fort, permettez moi de préciser aux jeunes générations de RH la chose suivante : il est possible que les objectifs RSE ne fassent pas partie des priorités des OS (encore que je connaisse dans certaines organisations de vrais spécialistes de ces sujets) , et alors ? A charge des RH d'aller les chercher, de les impliquer bien en amont, de parier sur une relation gagnant-gagnant et peut-être d'en déduire de nouvelles approches de co-constructions et de négociations sociales. 

Et puis quel bonheur de retrouver sur la dernière table ronde, des amis comme Pascal Bernard (encore Groupe La Poste pour quelques jours avant une carrière "ministérielle" , Jean Christophe Brochet, DRH d'Engie It et homme de "valeur" s'il en est (Face) et Lionel Prudhomme (IGS) toujours aussi pertinents dans une approche RSE de terrain et engageant la fonction RH, d'autant qu'ils assumèrent leur satisfaction élogieuse, sur scène, pour le Mag RH... qui pouvait rêver d'une meilleure publicité.