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 Les militaires blessés au combat ou en service… un réel potentiel pour l’entreprise…

 

 

Mercredi 27 mars en soirée, Geoffroy Roux de Bézieux, Président du Medef, nous accueillait dans ses locaux pour une conférence sur le thème de la reconversion et du reclassement des militaires blessés. Son introduction ne laissait aucun doute, l’entreprise a un devoir citoyen dans cette action (RSE) mais aussi une chance économique : la motivation et l’esprit de ces « candidats » ne fait aucun doute et l’Armée met tout en œuvre pour que la « mayonnaise prenne ».

Et pourtant …

Pourtant, les écueils sont nombreux : il y a les blessés physiques (ceux dont on dit, ils n’ont pas perdu un bras, ils ont « donné » un bras…)  et les blessés « post-traumatiques », du pilote qui a survécu à un décrochage au commando qui a assisté à des horreurs lors d’une intervention extérieure… Pas les mêmes traumatismes, pas les mêmes chemins pour une « reconstruction » et pourtant toujours la même demande : être utile, et apporter quelque chose à la communauté. J’ai entendu des phrases étonnantes (mais il est vrai que l’armée à le sens de la formule) « j’ai le droit de tomber, mais le devoir de me relever » citée par un ex blessé, aujourd’hui en cours de reconversion.

 

Le Général François Lecointe, chef d’Etat-Major des Armées, se fixa d’ailleurs comme objectif lors le la conclusion, de redéfinir ce qu’était un soldat et ses motivations : d’abord une mission, un métier à nul autre pareil puisque le « contrat » implique d’être capable de donner la mort sur ordre, au risque de se faire tuer, au service de la patrie et des concitoyens. Ensuite, la notion d’obéissance n’est pas celle que l’on croit

. On est dans l’obligation, compte tenu de la première observation, de donner du sens en permanence… pourquoi je dois être capable de… et d’avoir le droit de discuter les solutions, les décisions...en amont, jusque lorsque la décision est prise et l’ordre donné : là, tout le monde marche dans le même sens. Un conseil de management ?

Enfin, plusieurs fois a été utilisé le terme de « fraternité d’armes » et le Général de conclure que c’était de la fraternité tout court au sens de la valeur républicaine…et que cet apport permanent au « collectif » était une valeur ajoutée du « blessé » à son collectif d’accueil : l’entreprise.

 

Les DRH et Responsables « diversité » présents lors des tables rondes (Arquus, Thales, Michelin, Vitale Assistance…) avaient tous le même discours : les expériences étaient beaucoup plus souvent des réussites que des échecs, elles donnaient lieu à des rencontres de choix qui donnaient même le sentiment que ces candidats présentaient les profils (soft skill) que l’on aimerait trouver chez les candidats civils, que la préoccupation n’était pas de les mettre au travail, mais de s’assurer qu’ils prennent leurs congés…etc…et qu’au final, ils regrettaient d’être ici dans le cadre d’une promotion du dispositif (Omega/Cabat, par exemple) de crainte d’avoir trop de concurrence pour recevoir des propositions de candidature. Mais aussi que des notions de « tutorat » et d’évolution des pratiques managériales s’en trouvaient renforcées.

Pour entrer dans le détail, les militaires blessés en reconversion apprennent le métier mais s'assurent aussi qu'ils sont prêts à quitter l'armée et changer de "collectif" lors de périodes où ils restent "salariés" de l'armée et qui peuvent être de durée variable (parfois une année...)

 

Une salle comble lors de ces échanges, et s’il faut retenir une « impression », on se trouve en face d’une opération gagnant/gagnant où l’entreprise et l’armée ont intérêt commun à réussir ces implantations au bénéfice avant tout de celles et ceux qui ont encore envie de donner, avant de prendre.

 

 

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